MZ FIABLE OU PAS
Si vous parlez à un motard de plus de 50 ans des MZ, celui qui n'en a jamais eu vous dira bien souvent
« Ha oui ! Motos increvables super solides capables de faire le tour du monde » En gros ce qu'il a lu dans la presse spécialisée.
En revanche si vous tombez sur un gars qui en a eu une il est possible qu'il vous dise « C'est une grosse daube qui tombe en panne à tous les coins de rue, j'ai vite revendu ma TS pour acheter une Honda » Ou bien super moto pas chère qui m'a emmené bosser tous les jours pendant 20 ans et en vacances parfois assez loin d'ailleurs aujourd'hui elle a 40 ans et elle roule toujours.
Qu'en est il dans la réalité ? Pour bien comprendre il faut d'abord se faire une idée sur ce qu'on entend par fiabilité.
Si une moto fiable c'est une machine qui démarre à tous les coups, qui tombe rarement en panne même après plusieurs dizaines de milliers de km, les MZ ne font pas partie de cette catégorie. En revanche pour posséder une telle moto, il faudra débourser beaucoup plus cher que pour une MZ et pour conserver cette fiabilité, faire assurer l'entretien par des professionnels compétant ce qui a également un coût.
Dans les pays de l'Est et particulièrement en RDA, la notion de fiabilité était tout autre.
Les motos étaient conçues de façon suffisamment simple pour être entretenues et réparées par leur conducteurs bien souvent seulement avec les outils fournis dans la trousse de bord.
Tout comme les réparations lors de pannes, elles devaient pouvoir être effectuées le plus souvent sur le bord de la route permettant pratiquement à chaque fois de ramener la machine à bon port.
Un exemple qui illustre bien cet état d'esprit, si la batterie d'une TS rend l'âme, il existe une position de la clé au tableau de bord qui permet de démarrer à la poussette sans l'aide de la batterie ce qui permettra de rallier l'atelier.
La même panne sur une BMW, il faut appeler la dépanneuse.
La fabrication des MZ est en général d'excellente qualité mais jusqu'à la fin des années 80, pour des raisons politiques, tous les composants devaient provenir de l'intérieur et quelques un présentaient certaines lacunes comme les roulements moteurs qui n'étaient pas prévus pour durer plus de 20 000 km.
Les remplacements préventifs de certaines pièces permettaient de maintenir une moto toujours en état de rouler, ce qui de notre coté du rideau de fer n'était pas dans les habitudes, ou attend bien souvent que ça lâche avant d'intervenir.
Le contrôle qualité n'était pas également très poussé, l'usine estimant que c'était au mécanicien qui commercialisait la moto de vérifier si tout était conforme et bien assemblé ce qui était rarement fait correctement sur les motos exportées dans les pays occidentaux ou c'est prioritairement le profit qui prime. Passer plusieurs heures sur une machine qu'on a vendue pas cher avec donc une marge réduite n'était pas dans les habitudes des concessionnaires.
En résumé, si dans les années 70/80 on achetait une MZ avec comme seul critère de choix le prix d'achat et qu'on avait pas de compétences particulières en mécanique on faisait fausse route.
En revanche si on était conscient de ce qu'on achetait, que mettre les mains dans le cambouis ne nous rebutait pas, la MZ était l'outil idéal pour circuler à bas prix et longtemps sans problème, d'autant qu'aujourd'hui on trouve des composants modernes (allumages, régulateurs électroniques, roulements haut de gamme) qui éliminent pas mal de problèmes récurrents.
Mon side car a 44 ans et roule encore presque quotidiennement.
Une MZ c'est comme une jolie femme si on y prête pas attention, elle boude et elle fini par vous lâcher.
